Notre président-burnous à triple salamalek propose, du haut de la puissance militaire économique et culturelle du pays à la con qu’il préside provisoirement, de mettre un terme aux exactions du régime syrien. Il s’oppose en même temps à une intervention militaire qui serait à mon sens utile au moins pour anéantir la présidence, les sièges des états généraux de l’armée et les casernes pour épargner aux civils d’être pilonnés par l’artillerie et les chars… oui l’artillerie et les chars : ce ne sont pas des lance-bombes lacrymogènes.
C’est dire qu’il ne compte que sur la bonne volonté du régime pour déguerpir ! En langage populaire « ta’mel ‘alina mziyyè yè si bachar » (vous nous rendrez service monsieur Bachar s’il vous plaît »
Ce président « mtè’ èkher zmène » (de la dernière heure) est allé jusqu’à proposer à Bachar el Assad de s’exiler en Russie.
Cette proposition est terriblement maladroite pour deux raisons : la première est qu’en politique internationale, on ne parle que de son pays et jamais d’un autre. (on sait que monsieur Marzouki est président provisoire mais pas du monde et en tous cas pas de la Russie.)
La seconde est qu’il propose à un tyran l’exil, c’est-à-dire qu’il le reconnaît lui et ses crimes et tout naturellement, il lui propose de fuir ses responsabilités qui ne peuvent être que judicaires.
C’est tout simplement ignoble d’avoir ce projet politique. L’est plus encore son fondement. Parce qu’après tout cela veut dire quoi ?
« Oui t’as été un dictateur, président héréditaire d’une république alaouite réprimant sa population sunnite. Ton père a bombardé Hama et toi tu bombardes maintenant Homs…c’est trop ?
« Oui, tu as raison de bombarder ce peuple à la con puisqu’il est arabo-musulman soumis depuis des siècles mais là « khrit fih » (t’en as fait trop) et t’as pas su te protéger d’internet ?
Je te comprends Bachar mais si tu ne pars pas, les occidentaux vont venir te chercher à la maison, tu seras menotté et moi, comme les autres présidents arabo-musulmans à la con, notre prestige sera d’autant diminué. Allez, file tant que c’est possible ».
« Yna’zabbor om essiyècè ki ta’milhè el ‘arab.» (A bas la politique quand c’est initié par les arabes).
Que représente un président arabe à la con pour que l’on l’exhorte à accepter de partir avec une immunité absolue alors qu’il a massacré des enfants ? En Tunisie, là où il y a eu le moins de massacres, on a eu un bébé de 6 mois, une fille, mort par balle ? « ezebbi » (punaise) il y avait un kalach dans sa couche ?
Pourquoi une grande partie de la population au sortir de la révolution soutient elle le régime syrien ? Juste parce que les occidentaux, les humains, le vomissent comme ils ont vomis Kadhafi et les autres ?
Pourquoi cette réaction épidermique à tout ce qui vient d’occident quand il est porteur de liberté et de choix ? Les occidentaux ne sont pas responsables de la crétinisation des peuples arabes qui a fait que dès qu’ils sont libres ils votent massivement pour les forces islamistes obscurantistes ?
Les occidentaux ont fait depuis un siècle ce qu’ils ont pu pour nous proposer leur savoir et leur mode de vie mais nous n’en avons pas voulu puisqu’on a considéré que cela s’opposait à notre religion qui interdit le vin et le cochon et qui considère que les chrétiens qui ont connu Dieu avant nous sont mauvais et qu’il n’y a que nous qui soyons bons et les meilleurs allant jusqu’à voler aux juifs la parole de Dieu « le peuple élu »…
C’est idiot, mais pourquoi personne ne voit l’occident comme mécréant, méprisant, malveillant et malfaisant lorsqu’il s’agit d’une Marlboro ou d’un coca-cola, d’une grosse cylindrée ou d’une dose d’insuline ? Qu’il est fourbe ce monde qui se situe à la traîne…
Pourquoi ce monde arabo musulman est-il le royaume de l’hypocrisie ?
Aujourd’hui je me réjouis de mon choix d’avoir soutenu les Bush dans leur acharnement sur le pouvoir de Saddam Hussein. Malgré tout ce qu’a enduré l’Iraq depuis les années 90 jusqu’à aujourd’hui, on ne se rend pas compte du service que ces deux présidents à la con ont rendu à cette population anciennement soumise au clan de Saddam. Ils ont révélé qu’un peuple n’est pas une décision politique, mais un « affectio societatis », une volonté et un désir d’être ensemble pour un avenir commun et non pas suite à un passé commun et une langue commune elle-même importée dans les plis du livre d’une religion venue par la force du sabre d’Arabie.
Les iraquiens s’entretuent et un jour « tasfa » (s’éclaircira), l’on cohabitera respectueusement et on s’attellera au progrès. Aujourd’hui ils ont gagné une vingtaine d’années sur ce chemin pris depuis la première guerre des Bush. Ce sera le même cheminement en Libye et peut être chez nous bientôt…
Qu’est-ce qui justifie ainsi de « pardonner », sans le dire, aux dirigeants arabes leur comportement politique sanguinaire contre leur peuple ? D’où vient cette fascination pour les chefs d’Etat arabes ? Est-ce un autre effet du syndrome de Stockholm ?
Dois-je comprendre alors, que si depuis plus d’un an le pouvoir tunisien n’a pas réussi à réserver un billet d’avion retour à Ben Ali, cela est du plus à la propre volonté de le garder au pays des arabes à la con qu’à la volonté des manchots enturbannés de ne pas le livrer ?
« BACHAR MTE’ NAMMI » (monsieur Bachar…) | Politiques Tunisie Mraski.