Articles Tagués ‘Amis de la Syrie’

On le savait homme de principe. Inflexible, intransigeant. Cassant, regretteront ses concurrents politiques plus coulants. Son dernier discours, prononcé ce vendredi 24 février, lors du Congrès des Amis de la Syrie tenu à Tunis, ne démentira pas sa réputation.

Les uns craignaient que la Tunisie ne s’engage dans des voies périlleuses, tracées par les supplétifs américano-golfiques pour dépecer la Syrie. D’autres agitaient le spectre d’une dérive à l’irakienne, avec occupation militaire sous bannière yankee. Et l’exemple des bombardements de l’OTAN en terre maghrébine, celle de la Libye, est encore dans les esprits. Avec les images épouvantables qui ont suivi, celles du lynchage de Khaddafi.

Tout ce «beau» monde en sera pour ses frais. Le président de la République a annoncé, face aux représentants de plus de soixante nations, que la Tunisie refuse de dresser des Syriens face à d’autres Syriens. La Tunisie refuse d’endosser la responsabilité de l’armement d’une faction aux dépens d’une autre. Bachar Assad ? Il pourra toujours se réfugier en Russie. Ce qui lui donnerait une porte de sortie, et pourrait éviter à la Syrie encore plus de bains de sang. Moncef Marzouki répétera par trois fois «La Tunisie est pour une solution politique et refuse toute intervention militaire». Une manière de marteler ce qui constitue la pierre d’achoppement de la position de notre pays. Une position que permettent l’autorité morale et l’aura acquises par la Tunisie de la Révolution, mais qui ne constitue pas pour autant une réelle surprise.

Le 12 février, M. Rafik Abdessalem, le le ministre des affaires étrangères tunisien, annonçait déjà au Caire, à l’issue d’une réunion de la Ligue Arabe que «la Conférence internationale des ‘’amis de la Syrie’’ devrait œuvrer en faveur d’une solution sous l’égide de la Ligue Arabe, et refuser toute ingérence étrangère pour éviter à la Syrie des scénarios à l’irakienne». Mieux : lors d’une conférence de presse tenue par M. Moncef Marzouki lors de sa visite officielle en Algérie, le président a clairement préconisé «une solution à la yéménite», «le départ de Bachar Assad pouvant donner plus de chances à la transition démocratique en Syrie». Le discours du président tunisien prononcé  lors de ce congrès international des «Amis de la Syrie» n’est donc pas d’une position de circonstances, dégainée pour l’occasion, en cette réunion.

En somme, la Tunisie de la Révolution n’a pas fini de désarçonner ses détracteurs, les piégeant dans leurs propres contradictions. Et ce n’est pas le dernier coup d’éclat de Moncef Marzouki qui les aidera à se remettre en selle. Tant mieux.

Marwene El Gabsi

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via «Amis de la Syrie» : Le coup d’éclat de Moncef Marzouki.

Lors de la conférence des « Amis de la Syrie » et après une introduction vague du ministre des Affaires Etrangères tunisien où la notion des « Amis» implique les politiciens et les opportunistes qui veulent réitérer le même scénario de la Libye, le Président de la République tunisienne a de suite mis les points sur les i.

M.Marzouki a rappelé que les revendications des Syriens qui se font massacrer sont les mêmes que ceux des Tunisiens durant la Révolution du 14 janvier. Cependant, devant la secrétaire d’Etat des Etats Unis Hilary Clinton et tous les représentants de la diplomatie étrangère, il lancé un “non” catégorique d’une intervention militaire –en répétant à trois reprises « de n’importe quel parti ».
Afin d’éviter les formules ‘trompe l’oeil” il a réitéré maintes fois ” Que veut dire être Les Amis de la Syrie » , afin de séparer le bon grain de l’ivraie. Car, aider la Syrie en évitant l’agenda de certains partis qui veulent faire de ce pays une “pièce géostratégique” pour leurs intérêts serait le challenge à concrétiser.
Ainsi, en mettant sur la table la position claire et nette de la Tunisie, Marzouki aura sans doute pris de court tous ceux qui auraient pour devise « Là où il y a le sang l’argent coule ».

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